Les habitants de Goma, la principale ville de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), sont confrontés à une situation alarmante. Depuis l’occupation de la ville par les rebelles du M23 et leurs soutiens rwandais le 26 janvier 2025, les prix des aliments de première nécessité ont connu une flambée sans précédent.

Selon une note publiée le 3 février par l’ONG ActionAid, certaines denrées essentielles comme la farine, les haricots et l’huile ont vu leur coût augmenter de 18 % à 160 % en seulement une semaine. Cette hausse met en péril l’accès à une alimentation de base pour une large partie de la population.

L’explication principale de cette crise réside dans le blocage des axes routiers, qui empêche l’acheminement des vivres vers Goma. En effet, près de 90 % des denrées alimentaires consommées dans la ville proviennent des régions environnantes, désormais inaccessibles en raison des combats. Ce blocus a gravement entravé le ravitaillement et exacerbé les difficultés économiques déjà présentes.

Cependant, une légère amélioration semble se dessiner depuis le 4 février. Selon des témoignages d’habitants rapportés par Radio Okapi, les routes sont à nouveau accessibles, permettant à la nourriture d’arriver en grande quantité depuis Minova, Masisi et Rutshuru. Malgré cela, le problème d’accès aux produits de première nécessité demeure critique.

La guerre a également affaibli le pouvoir d’achat des ménages : « Les banques sont fermées, les opérateurs de portemonnaie électronique ne fonctionnent pas. Plusieurs services ne sont pas opérationnels, de nombreux commerçants ont été pillés et beaucoup d’habitants se retrouvent au chômage », déplore un résident.

Cette crise alimentaire menace désormais des centaines de milliers de personnes avec un risque accru de malnutrition. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables face à cette situation dramatique.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), si la situation ne s’améliore pas, 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans et 3,7 millions de femmes enceintes et allaitantes pourraient souffrir de malnutrition aiguë au cours des cinq prochains mois.

Face à cette réalité, il est urgent d’agir pour sécuriser les voies d’approvisionnement et soutenir les populations touchées afin d’éviter une catastrophe humanitaire majeure dans cette région déjà éprouvée par des conflits prolongés.

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