Au Ghana, l’un des leaders mondiaux du cacao, un défi économique se profile : la contrebande. L’année passée, le Ghana a perdu plus d’un tiers de sa production de cacao à cause des activités des contrebandiers. Un cadre supérieur révèle que le cacao est acheminé à travers les frontières dans des camions de transport, des barils d’huile de palme et même des pétroliers.

« le Ghana a perdu plus d’un tiers de sa production de cacao au cours de la dernière saison à cause de la contrebande. » a déclaré le responsable de l’office de commercialisation de cacao.

Cette situation résulte des prix élevés du cacao sur le marché mondial, dans un contexte de pénurie, ainsi que des retards de paiement et des faibles prix locaux pour les agriculteurs.

Cela a incité certains d’entre eux à se tourner vers des réseaux de trafiquants de plus en plus raffinés.

Quelle est la part du cacao ghanéen qui fait l’objets d’une contrebande ?

Ce pendant, Charles Amenyaglo, responsable de l’équipe spéciale de lutte contre la contrebande de CocoBod déplore la situation actuelle du marché de cacao.

« les pertes dû la contrebande ont triplées pour atteindre 160.000 tonne kilométrique au cours de la saison 2023 et 2024. Des quantités importantes passées au burkinafaso au Mali et au Togo. Le cacao est souvent découvert dans des grands camions à couvert de graviers de carrières , dans des fils déguisés en huile de palmes et mêmes dans des camions citerne. » Souligne-t-il.

Qu’est-ce qui alimente la contrebande ?

Cette année, le Ghana et la Côte d’Ivoire, leaders mondiaux de la production de cacao, ont subi de mauvaises récoltes à cause de maladies et de conditions météorologiques défavorables. Cette pénurie d’approvisionnement a provoqué une augmentation des prix du cacao et du chocolat sur le marché mondial.

Cependant, l’augmentation des prix et de la production, c’est-à-dire ce que perçoivent les agriculteurs, n’a pas suivi le même rythme que la saison dernière. En revanche, les réseaux de contrebande proposent des prix très élevés aux agriculteurs.

En outre, le cacao se commercialise mieux en Côte d’Ivoire et au Togo qu’au Ghana, ce qui s’explique par l’utilisation de Franc CFA plus stable et moins soumis à réglementation dans ces pays.

Alors que fait-on ?

Charles souligne que l’armée sera bientôt déployée pour combattre les contrebandiers. Lors de la dernière campagne, CocoBod n’a pas pu payer les agriculteurs à temps en raison de problèmes liés à un prêt qu’il utilise pour financer ses achats.

L’organisation a lancé sa campagne 2024-2025 plus tôt que d’habitude, avec un nouveau modèle de financement et une hausse de 45 % du prix de production.

Cette modification devrait aider à freiner la contrebande, même si les agriculteurs s’inquiètent que l’affaiblissement de la monnaie puisse réduire l’augmentation des prix.

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