Dans son premier rapport de situation sur la crise alimentaire en République Démocratique du Congo (RDC), le Cluster Sécurité Alimentaire met en lumière les défis alarmants auxquels sont confrontées les populations retournées dans l’Est du pays. Avec plus de 70 % de ces individus n’ayant plus accès aux terres agricoles dans leurs zones d’origine, la situation est critique.
Les chiffres sont inquiétants : 77,6 % des personnes retournées signalent l’absence d’accès à des terres cultivables. Pour beaucoup, ce manque d’accès est directement lié à l’insécurité persistante dans leurs régions d’origine, comme le souligne 57,9 % des répondants. Aussi, un tiers des retournés fait état de l’occupation de leurs anciennes terres par d’autres acteurs. Malgré ces obstacles, l’agriculture reste perçue comme la voie principale pour assurer leur subsistance, avec seulement 10 % envisageant de se tourner vers des activités commerciales.
Une évaluation rapide réalisée le 3 février 2025 le long de l’axe Rugari-Rumangabo-Kalengera-Rubare révèle que la saison culturale B est en cours. Cependant, le manque de semences et d’intrants agricoles pourrait avoir un impact dévastateur sur les récoltes à venir, augmentant ainsi la crise alimentaire déjà présente dans la région.
Face à cette réalité préoccupante, le Cluster Sécurité Alimentaire appelle à une action immédiate pour fournir une aide alimentaire et financière aux ménages retournés et déplacés. Il est impératif de soutenir la relance des activités agricoles, notamment à travers l’élevage de petits bétails à cycle court et la mise en place de jardins péri-domiciliaires. La distribution de semences vivrières et maraîchères ainsi que d’outils agricoles doit devenir une priorité pour renforcer l’autonomie alimentaire des communautés.
L’agriculture représente un pilier fondamental dans cette région troublée par les conflits et l’insécurité alimentaire. Elle ne se limite pas seulement à fournir des aliments essentiels tels que le manioc, le maïs et les haricots ; elle constitue également une source d’opportunités économiques vitales pour les familles locales. En favorisant une réduction de la dépendance à l’aide humanitaire et en revitalisant les économies locales, l’agriculture contribue également à renforcer la cohésion sociale et à atténuer les tensions liées à l’accès aux ressources naturelles.
Il est important d’agir maintenant pour garantir un avenir meilleur aux populations retournées en RDC, afin qu’elles puissent retrouver leur dignité et reconstruire leur vie sur des bases solides.