Lors du dernier conseil des ministres, le 28 mars 2025, le ministre de l’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, a présenté un rapport sur l’avancement de la campagne agricole 2024-2025 à mi-parcours. Ce projet ambitieux vise non seulement à améliorer la disponibilité des denrées alimentaires essentielles, mais également à établir une souveraineté alimentaire durable pour la République Démocratique du Congo.
En effet, la RDC fait face à une dépendance alarmante vis-à-vis des importations alimentaires, notamment pour des produits surgelés tels que la volaille, le poisson et les céréales. Dr John M. Ulimwengu, chercheur senior à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), a souligné que cette dépendance expose le pays aux fluctuations des prix mondiaux et à la dévaluation de sa monnaie. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a salué les efforts déployés pour renforcer la production agricole nationale et a confirmé que le conseil avait pris acte des recommandations du rapport.
Ainsi donc, l’initiative présentée s’inscrit dans une vision à long terme pour garantir la sécurité alimentaire et réduire les importations. Le ministre a également mis en avant les objectifs clés de cette campagne, qui incluent la mobilisation des acteurs agricoles et l’amélioration de la productivité. Des mesures concrètes seront mises en œuvre pour doter les provinces d’équipements agricoles modernes tels que des tracteurs, des semences améliorées et des fertilisants.
Ces ressources seront mises à disposition des coopératives et exploitants familiaux dans les zones rurales afin d’accroître la production des cultures alimentaires essentielles. Une commission interministérielle s’est déjà mise en place pour assurer une coordination efficace dans la mise en œuvre de cette initiative.
En dépit de ces efforts louables, le défi de la faim demeure préoccupant en RDC. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un quart de la population est confronté à une insécurité alimentaire sévère. Parallèlement, près de 73,5 % des Congolais vivent avec moins de 2,15 dollars par jour selon un rapport de la Banque mondiale en 2024.
C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement a lancé cette campagne agricole, visant non seulement à améliorer la production alimentaire mais aussi à renforcer les chaînes de valeur agricole tout en stimulant les revenus des agriculteurs et favorisant la création d’emplois formels. Cette approche holistique pourrait bien être le levier nécessaire pour transformer le paysage agricole congolais et offrir un avenir meilleur aux populations rurales.
